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....A la fin de la journée Recyclerie annuelle, Maider et Isabel remballent des vêtements d’été invendus au poids. La surface de stockage d’O.H n’est pas illimitée. Un grand nombre sera déposé dans les bennes d’un organisme caritatif proche, dernière chance d’une deuxième vie pour ces habits. Les organismes ont tous le même problème de saturation de leur espace de rangement. Il existe bien un trait d’union entre les associations qui reprend les habits hors saison pour les transformer en revêtement de sols ou isolants. Mais les fourmis couturières d’O.H sont attachées à la réutilisation des vêtements par conscience et respect de celles et ceux qui à l’autre bout de la planète y ont laissé du temps, de la sueur et leur santé à les fabriquer. Seule solution, accepter les dons de vêtements uniquement de la saison en cours pour leur mise en rayon immédiate. 

 

 

 

La nuit tombe. La maison de couture ferme ses portes pour quelques heures. Le silence et le froid s’installent dans la friperie. Des cintres se balancent sur les portants. La robe blanche éclaire les rayons en espérant une nouvelle vie torride et tumultueuse. Des aiguilles à tricoter s’impatientent de rencontrer leurs pelotes de laine. Un pantalon fait du charme à une chemise. Une machine à coudre en grésille de plaisir. Tous attendent le déménagement dans un nouveau local. Dans leurs lits, les couturières rêvent à une énorme balance pour peser les vêtements, à un modeste feu à gaz pour réchauffer leurs repas, à des petites mains bénévoles, et, à une collaboration grandissante de nouveaux créateurs. C’est en coopérant que les fourmis d’O.H progressent. Principe instinctif de la vie, qu’elle soit cellulaire, animale ou humaine. L’avenir de l’humanité. Avec une telle concentration d’imagination, d’énergie, de savoir-faire, Orratzetik Hari, de fil en aiguille, est devenue une nouvelle couture vivante. 

 

 

Quelques créations d'OH

Sacs bananes confectionnés à plusieurs mains, celles de Maider et celles de La Fée Pochette. 

Photos: JP Pujos